Marly tu penses à quoi quand tu cours… une question qu’on me pose à l’occasion… dernièrement, lors de ma longue sortie, je me
suis mise à repenser à mes marathons précédents… mes cinq marathons…
Il y a une seule une première fois... Ma médaille du Marathon d'Ottawa 2010 |
À l’approche du Marathon d’Ottawa… qui sera mon 6e… j’ai le goût de revisiter mes marathons… car chaque marathon est un voyage en soi, un
voyage à l’intérieur de soi… la route
qui nous y mène est souvent sinueuse… il
y a les hauts et les bas de l’entraînement…
et les hauts et les bas le jour du marathon…
Les hauts et les bas... comme des montagnes russes... |
La fierté de franchir la ligne d’arrivée n’est pas seulement
pour les 42,2 km que l’on vient de courir…
la fierté est également d’avoir persévéré dans les moments plus
difficiles de l’entraînement… d’avoir
réussi à faire cesdits entraînements…
tout en continuant notre vie sociale, familiale et le travail… car il n’y a pas que la course… même si dans mon cas elle occupe une place
très importante dans ma vie…
Je n’ai peut-être pas voyagé dans différents pays… mais je peux dire que j’ai fait 5 voyages à
l’intérieur de moi… 5 marathons comme je
disais… je me prépare à mon 6e… à mes marathons je dois ajouter mes
ultras marathons… ils sont deux à ce
jour, mais d’autres s’ajouteront, dont au moins un cette année… ça, ce n’est pas un voyage, c’est une
expédition… j’en reparlerai dans une
prochaine chronique…
Il n’y a qu’une seule première fois…
Sur la ligne de départ de mon premier Marathon Ottawa 2010 |
Mon premier marathon…
Ottawa 2010… je ne savais
tellement pas ce qu’était un marathon, ni où il me transporterait… quel voyage il me ferait vivre… tout ce que je savais c’est qu’à ce moment-là
de ma vie j’en avais besoin… j’avais
besoin de m’investir… besoin de me divertir… besoin de me trouver moi… me retrouver devrais-je dire…
C’est donc avec un entraînement plus ou moins inventé… dans le sens que je n’ai pas suivi de plan,
ni fait une «clinique marathon» dans une boutique de course… je ne connaissais pas ça… j’avais mon expérience de quelques demis… j’ai pris les conseils de tout un chacun,
j’ai fait des lectures sur le sujet… je
courais et je courais encore «that’s it»…
j’en avais grandement besoin…
pour fuir peut-être… je ne sais
pas, ce n’est plus important aujourd’hui…
À quelque semaines du grand jour j’ai débuté mes
entraînements avec le club de course de St-Bruno, dont je n’avais entendu que
grand bien… et l’entraîneur m’a donné
quelques conseils… surtout la veille du
marathon, car je l’y ai croisé… des
conseils qui seront à jamais gravés dans ma mémoire, des conseils que j’entends
dans ma tête à chaque départ de marathon maintenant… je venais de lui dire que je visais faire
3h45… je me basais sur mes temps au demi
et au 10km… et là, à la blague en voyant
le «pace bunny» (lapin de cadence) de 3h45, je lui dis : « je ne peux
pas croire que je vais suivre ce gars-là pendant 3h45 »… et lui de me répondre « tu ne suivras
pas lui, tu vas suivre celui de 3h40 »….
eeeeee…. impossible, je ne suis
pas si rapide… «Keep an eye on him»
qu’il me dit… car si tu cours avec celui
de 3h45, il n’y a pas de garantie qu’il arrivera en 3h45… tout peut arriver pendant un marathon… et c’est ce que j’ai fait… j’ai gardé un œil sur le 3h40… au loin derrière lui… je l’ai même dépassée vers le 19e
km… erreur de débutante… tout ça pour terminer mon premier voyage en
3h42 et des poussières… je flottais
littéralement… j’ai braillé toutes les
larmes de mon corps à l’arrivée… larmes
de fierté en grande majorité, larmes de trop-plein de refoulement
d’émotions… j’étais maintenant marathonienne…
Toronto WaterFront Septembre 2010 |
Et là vous comprendrez que j’ai eu la piqûre… une semaine après je m’inscrivais à un 2e
marathon, soit le Toronto WaterFront qui avait lieu à la fin de septembre de 2010… encore là un voyage sous le signe des
émotions… mon meilleur chrono au
marathon… 3h36… je me demande encore comment j’y suis
arrivée… et comment je pourrais y
arriver à nouveau à ce chrono… ce marathon
bouclait la boucle d’une année des plus difficile… j’avais plus ou moins suivi un plan
d’entraînement… plus moins que
plus… j’avais eu un été sous le signe de
la course et du duathlon…
Marathon d'Ottawa 2011 |
Mon 3e marathon Ottawa 2011… ouffff…
celui-là j’ai pris toute une débarque…
dans ma tête en tout cas… ce
n’était pas du tout le même chrono… là
j’ai compris l’expression «respect the distance»… J’ai fait 4h09… je sais, je sais, c’est un chrono tout à fait
respectable… mais quand tu as fait 3h36
la pilule est plus difficile à avaler…
2011 c’est là que mes blessures sont apparues… dont une fasciite plantaire au pied
droit… j’ai dû arrêter brièvement la
course, et ensuite la reprendre avec moins de volume… j’avais eu un après Toronto très pénible… dépression post marathon… épuisement…
trop c’est comme pas assez…
Marathon d'Ottawa 2012 |
Viendra ensuite mon 4e marathon Ottawa 2012… oufffffff à la puissance 1000…
encore pire que pire… 4h35 de
mémoire… on n’est pas à une minute près… je n’ai même pas le goût de vérifier sur
Sportstats… mais que s’est-il
passé…???... je sais que c’est ce que vous
vous dites… il s’est passé une autre
blessure… après un peu beaucoup trop de
trail et trop peu de route probablement…
quelques semaines avant le grand jour j’ai eu un claquage au mollet
gauche (face interne)… quelques traitements
de physio et diminution du volume et de l’intensité de course…… j’ai tout de même pris le départ avec ma
détermination et ma tête de cochon… avec
le recul je peux dire que je n’avais pas compris le «respect the distance»
finalement… autour du 17e km
douleur au mollet… claquage à la face
externe… course/marche jusqu’à
l’arrivée… «je suis une battante pas
question d’abandonner»… c’est ce que je
me dis dans ma tête à ce moment-là… je ne crois pas que
ce soit une sage décision… loin de
là… mais en pleine action c’était ma
décision… à froid assise à ma table de
cuisine en rédigeant cette chronique je vous dirais que j’aurais dû abandonnée
pour ne pas empirer ma situation… je n’aurais
même pas due prendre le départ de ce marathon…
plus facile à dire qu’à faire…
bref, un marathon à oublier direz-vous…
non, au contraire, un marathon à me souvenir… pour ne pas refaire les mêmes erreurs… j’ai appris de ce marathon…
2013 je décide de sauter mon tour… au moment de faire mon inscription en janvier
je reviens tout juste d’un it-band.. la
%&? de bandelette… je crois que j’ai
compris la leçon… pas de départ de
marathon cette année… je décide de
consacrer ma saison à la trail exclusivement… ce que je fais depuis le marathon de mai 2012... je boude la course sur route... je cours un mini peu sur route en training, mais pas de marathon…
Marathon d'Ottawa 2014 avec mon «pace bunny» perso |
Mai 2014 de retour sur la ligne de départ du marathon
d’Ottawa… mon retour sur route a débutée
à l’automne 2013… 6 mois… je sais que ce n’est pas suffisant, je sais
que ça va faire mal… mais j’ai une tête
de cochon et ma détermination… toujours
là ces deux là… comme des larrons en
foire… et un ami sera mon lapin
personnel… objectif minus 4h… les longues sorties sont difficiles, lire
pénibles… mais j’arrive à les
faire… au départ du marathon je suis plus
ou moins confiante… au fond de moi je
sais que ce sera difficile… j’avise même
mon lapin que je ne crois pas faire le chrono planifié… il me dit que peu importe, il sera avec moi
du début à la fin… chrono final
4h18… encore une fois un chrono
acceptable, je le sais… je sais aussi
que je suis chanceuse de pouvoir courir…
pour une fois la déception n’est pas trop grande… je ne suis pas fâchée… je sais surtout que je n’ai pas assez de km
dans les jambes… mais je sais
que ce n’est pas mon dernier marathon…
je suis une marathonienne…
Fière de ma médaille... un 5e marathon! |
Ainsi donc, je prendrai le départ du Marathon d’Ottawa le 24 mai
prochain la tête haute, avec tous ces souvenirs en tête… prête à faire un nouveau voyage… j’ai beaucoup de km dans les jambes cette
année, j’ai vraiment fait mes devoirs…
mes longues sorties, des intervalles…
je suis même sortie cet hiver dans toutes sortes de conditions… maintenant je sais… je sais que je dois respecter la
distance… je sais que tout peut arriver
le jour du marathon… je sais que je ne
contrôle pas tout pendant 42,2km… mais
ce que je sais plus que tout… c’est que
je franchirai la ligne d’arriver la tête haute et fière… fière de mes entraînements pour m’y rendre,
les hauts et les bas… fière de ce
nouveau voyage… fière d’avoir la chance
de pouvoir courir une telle distance…
juste fière… le chrono c’est un
plus…
Et je sais que ce ne sera pas le dernier… je suis une marathonienne…
Marly the PINK Run'Her :-)
La course pour moi c'est la VIE... c'est MA vie... :-)
Wow, il y a de quoi être fière. Tu en as du bagage ma chère. 6ème marathon, RESPECT ! Je te souhaite de le savourer, même dans les moments les plus difficile car nous sommes tellement privilégié de pouvoir prendre part à de tels aventures ! Bravo d'avance et félicitation pour ton assiduité à l'entraînement.
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