Though I’m on the lead
I wanna try everything
I wanna try even though I could fail
I won’t give up, no I won’t give in
Till I reach the end
And then I’ll start again
No I won't leave
I wanna try everything
I wanna try even though I could fail
Afin de
mettre de l’ambiance dans votre lecture, il est fortement suggéré d’écouter la
trame musicale qui vient avec. TryEverything de Shakira. C’est LA « toune »
qui m’a fait terminer mon marathon. Je
l’ai écoutée en boucle sur le dernier kilomètre et demi. Pour le rythme et le
message. Je n’abandonnerai pas, j’irai jusqu’au bout!! Il n’y avait pas mieux
pour me faire franchir la ligne d’arrivée!
Je l’écoute
et je revois la fin de mon marathon qui était magique, je flottais au-dessus de
la route, j’ai terminée forte et confiante!
C’est en la réécoutant quelques fois que j’ai rédigé cette chronique.
J’ai eu de la
difficulté à rédiger cette chronique.
Écris un bout, efface, recommence, couper du texte, le recoller à un
autre endroit, passer à autre chose, y revenir. J’avais
besoin de prendre du recul pour rendre mon vécu lors de ce marathon. Comme si j’avais peur d’être trop positive,
prétentieuse, je ne sais pas. Il n’est
rien arrivé de bien spécial lors de celui-ci.
Pas d’anecdotes farfelues, pas de difficulté majeure, pas de coup de
chaleur, pas de blessure, etc. J’ai
« juste » fait mon 42,2km. Je
crois que c’est ça, j’avais peur d’être prétentieuse, car oui j’ai eu un beau
marathon, et je dirais même que c’est un de mes plus beaux. De plus, j’ai éprouvé de la difficulté à
mettre des mots sur ma sensation, sur mes sentiments suite à celui-ci. Finalement, je crois que j’y suis arrivée, en
laissant courir mes doigts sur le clavier et en rassemblant quelques notes que
j’avais prises ici et là.
Vivre mon
marathon, tel était mon objectif en prenant le départ de mon 7e marathon à
Ottawa le 29 mai dernier.
Courir dans le
plaisir et surtout pour le plaisir.
L’avant-marathon
Pour une très
rare fois, je n’avais pas le goût de prendre un bain de foule, j’avais besoin
de ma bulle, besoin de me reposer, de faire le plein d’énergie et de garder mon
énergie pour mon marathon. J’ai donc respecté ce besoin, et ça a porté fruit.
Quand on est à l’écoute, notre corps nous dit exactement ce dont il a besoin.
De façon
surprenante, le samedi matin j’étais très zen, relaxe. Je suis sortie courir un
beau 5km pour activer mes jambes, faire une reconnaissance des 3 derniers km du
parcours du marathon, pour me préparer à revivre le 39km et les suivants, qui
ne sont jamais faciles. Ensuite, un petit déjeuner/brunch en tête-à-tête avec
moi-même, question de relaxer. Suivi d’un petit moment à l’expo et up je
retourne à la chambre d’hôtel!
Je ne me suis
pas laissé prendre au jeu des réseaux sociaux par rapport à la chaleur extrême annoncée,
j’ai fait confiance à l’organisation et à mon expérience de coureuse. J’allais prendre le départ comme prévu et
m’ajuster en cours de route. Et je crois que de me permettre de m’ajuster en
cours de route a été ma meilleure décision.
Facile à dire, mais pas si facile à faire. Je reste une coureuse
ambitieuse, mais j’ai beaucoup appris au fil des années, au fil des marathons. J’ai appris parfois à la dure, en faisant des
erreurs, et en me blessant.
Vivre mon
marathon
Vivre mon
marathon, c’était ça mon objectif à moi.
Et je suis pas mal fière d’avoir complété mon 7e marathon, dans ma carrière de coureuse. Chaque marathon est différent, chaque coureur
vie son marathon d’une façon différente.
C’est ça le marathon, il nous appartient.
Vous le savez
les réseaux sociaux en ont tellement parlé, c’était hot hot hot. Une chaleur un peu inhabituelle pour une fin
mai. Je ne vais pas vous raconter les
42,2 km de mon marathon un à la fois. Ceux
qui lisent mon blogue régulièrement le savent, ce n’est pas mon style. De toute
façon, je suis incapable de tout tout tout me remémorer km par km. Je vais plutôt vous dire ce que je retiens de
mon marathon, l’apprentissage que j’y ai fait, car je dis toujours qu’on
apprend toujours quelque chose sur nous lors d’un marathon. L’an dernier c’était l’humilité, cette année
je dirais la pensée positive.
Un marathon
pour moi c’est un peu (beaucoup) le chemin de Compostelle des coureurs. En tout cas, c’est le mien. C’est un moment seul avec moi. Et cette
fois-ci je voulais vraiment le vivre seule. J’ai donc pris le départ seule avec
moi-même entouré d’inconnus, dans le corral bleu tout près du lapin de 4h10. Lapin dont je savais qu’il ne fallait pas que
je suive de trop près, mais «just keep an eye on him» pour le départ. Et surtout ne pas le dépasser. Car le dépasser, ça voudrait dire que je
prends mon départ trop rapidement. Et
ça, ça a « scrappé » quelques-uns de mes marathons par le passé. Tout donner dans la première demie et ne plus
avoir d’énergie et de jambes pour poursuivre au même rythme dans la seconde.
Prendre un départ trop rapide et ne pas écouter les signaux de mon corps et me
blesser, « name it » je peux poursuivre mon énumération des
conséquences suite à un départ trop rapide, qui est un peu la spécialité de mes
marathons #3 à #6. Donc, mon tout premier
défi à ce marathon était de prendre le départ au bon pace, lentement, et même un
peu plus lent que la vitesse de croisière planifiée pour les 42km. Ne pas me précipiter dans la gueule du loup.
J’ai la mauvaise habitude, comme plusieurs coureurs de prendre un départ trop
rapide. Car qu’on se le dise notre pace
marathon, est un pace plus lent, un pace que nous devons tenir 42,2km. Et à ce 7e marathon je commence à me
connaître, je commence à comprendre comment fonctionne la bête qu'est le marathon et comment ma machine à moi fonctionne et réagit. Je l’ai
écrit un peu plus haut, on apprend beaucoup sur soi lors d’une telle épreuve!
Je cours pour
le plaisir, mais j’ai tout de même un objectif.
Je suis une fille de défi, une fille d’objectif. Quand je fais quelque chose, il doit y avoir
un but. Pour moi il est impossible de
partir sur un marathon sans en avoir un. Comment faire sinon pour savoir à
quelle vitesse prendre le départ, sans m’épuiser. Alors mon objectif était de 4h15 pour ce
marathon. Un objectif réaliste,
réalisable et conservateur. J’ai fait
mes 16 semaines d’entraînement en fonction de celui-ci. Un objectif en fonction d’où je me situe moi
comme coureuse présentement, et non pas où je rêve d’être, et ainsi prendre le
risque de m’épuiser, de me blesser et de m’écœurer. Cet objectif a été fixé alors que je croyais
prendre un départ avec une température autour de 20 degrés Celsius, ce qui est
habituellement le cas à Ottawa. Puisqu’il
faisait beaucoup plus chaud et que le coup de chaleur ne faisait pas partie du
plan de match, je me suis réajusté à la mi-parcours en voyant le thermomètre
augmenter et ma vitesse légèrement diminuer.
Le plan B était de 4h30. Je dois
avouer qu’autour du 30e km avec le soleil qui est sorti entièrement de sa
cachette derrière les nuages, je me disais que ce serait peut-être plus 4h40. Au 38e km la foule et ses encouragements,
suivi de Sara la lapine du run & walk en 4h30 qui arrive à mes côtés, je
m’accroche. Un regain d’énergie et de bonnes
jambes dans les derniers kilomètres m’ont aidé à tenir mon plan B de 4h30 et de
franchir le fil d’arrivée!!!

Ma plus
grande fierté dans ce marathon a été d’être capable de m’ajuster, d’avoir pris
un bon départ et d’avoir conservé une bonne constance malgré la chaleur et
l’accumulation de kilomètres dans mes jambes.
J’aime bien après le marathon regarder les temps de passage sur
Sportstats, ça ne ment pas. D’ailleurs à
chaque point de passage, comme je savais que mon Facebook allait vous en
informer et que mes gars me suivaient depuis le Québec (merci au papa) je les
saluais à chaque fois que je passais une borne, je savais qu’ils étaient avec
moi. Et tant qu’à faire dans le
mélodramatique, ce sont également les premières personnes à qui j’ai eu la
chance de parler de ma fierté d’avoir complété ce marathon. Car avec la magie
d’internet ils ont pu me téléphoner au moment même où je franchissais la ligne
d’arrivée, je n’avais même pas ma médaille au coup encore. Je l’écris et j’en ai encore la chair de
poule.
J’en reviens
à mon marathon. Il allait
faire chaud, on le savait, je le savais.
Je m’étais promis de faire attention, pas question de vivre un coup de
chaleur, pas question de terminer blessé cette fois-ci, juste courir avoir du
plaisir à me dépasser. «Respect the
distance». Car un marathon ce n’est pas rien, et ce n’est jamais facile. Il y
en a des plus faciles que d’autres oui.
Et celui-ci en fait partie. Je me
suis sentie bien tout le long. Pas mon marathon le plus rapide, loin de là, «but who cares». C’était beaucoup plus important pour moi de
respecter mon corps, et ainsi me permettre de poursuivre ma saison de course
sans soucis.
Dans la
course, comme dans la vie, il y a toujours deux manières de voir les choses. Et
je vais vous en donner un bon exemple, en vous donnant une version négative de
mon marathon, et ensuite avec ma vraie version, celle que j’ai choisie (car
c’est un choix) d’adopter dès le 10e km, car à ce moment-là tout aurait pu
basculer, je trouvais ça déjà un peu difficile.
Version
négative écourtée
Il faisait
vraiment trop chaud au marathon, je ne cours que rarement par cette chaleur, et
en tout début de saison c’était vraiment pénible. Je n’ai pas atteint mon objectif, je visais
un 4h15 et bien secrètement un 4h10 m’aurait grandement réjoui. De plus, je ne voulais pas avoir à marcher,
mais je n’ai pas eu le choix à chaque point d’eau, donc au 3km pour au moins
une minute. Pas le choix de marcher, car
je ne maîtrise pas très bien la prise du verre de boisson énergisante et la course
sans faire de dégât. J’ai marché
quelques fois une minute ici et là pour récupérer, prendre une barre de Fruit2
ou des capsules de NUUN. Etc, etc, je
pourrais allonger encore et encore ce paragraphe.
Version
positive, celle que j’ai choisie d’adopter
Un super
marathon dont je suis très fière, une bonne gestion de course et un chrono
beaucoup mieux que ce à quoi je m’attendais à un certain point autour du 30e km
lorsque la chaleur et le soleil ce sont vraiment invités au marathon.
J’ai pris le
temps d’arrêter prendre un selfie avec des amis au 26e, une petite visite à
la toilette bleue au 36e pour un «pit stop express» et un remplissage de mes
bouteilles autour du 37e Non je ne considère
pas que j’ai perdue du temps avec ces 3 arrêts, au contraire je suis convaincue
que j’en ai gagné. J’y ai gagné l’énergie
de mes amis, le bonheur de courir une vessie vide et je me suis assuré d’avoir
de la boisson énergisante et ainsi ne pas avoir à arrêter à la dernière station
au 40e et ainsi filer jusqu’à la toute fin du marathon.
Au moment de
remplir mes bouteilles, une dame au bord du parcours m’a parlé et dit qu’elle
était bien surprise de me voir remplir mes bouteilles pendant le marathon. Ma
réponse spontanée fût bien simple : «it’s not a race, it’s a marathon»… que je lui ai répondu de mon meilleur anglais
full accent du Québec, et elle m’a fait un grand sourire.
Le fait de
choisir de porter mes lunettes roses et de voir mon marathon de façon positive
a clairement fait la différence. Je me
suis parlé et me suis forcée à adopter une telle pensée. Je sais que je suis chanceuse de pouvoir
courir, chanceuse d’avoir la santé pour pouvoir le faire, avoir des jambes qui
me permettent de manger des km et de km de course. Ce n’est pas magique, je dois m’entraîner,
mais je sais que c’est une chance, voilà pourquoi j’en profite!
Depuis
quelques années j’ai opté pour la distance plutôt que la vitesse et j’en suis
bien heureuse, je crois que je suis à ma place à cet endroit. Mais certaines fois il me manque l’adrénaline
de la vitesse d’un 5km vite fait.
La fierté de
franchir la ligne d’arrivée sur mes deux pattes et pas trop mal en point est
une victoire en soi. Être capable de
reprendre la course 3 jours après est une autre grande victoire, tout comme en
revenir sans blessure!!
À voir les
photos prises par l’organisation je crois que j’ai fait la grande majorité du
parcours le sourire estampé dans la face.
Ça reste qu’un marathon ce n’est jamais facile, enlevé vous ça de la
tête. Mais avec un bon entraînement, une
pensée positive, un respect de son corps et des éléments incontrôlables (lire
la température) ça aide en titi à passer un bon moment.
Le lendemain
du marathon, je me sentais très bien et une semaine plus tard, je sais que j’ai
fait un bon entraînement et que mes jambes sont prêtes pour la suite de ma
saison, qui n’est qu’à ses tout débuts, il me reste de gros, voire très gros
objectifs.
Je fais quoi
le lendemain d’un marathon? Je m’inscris
à un autre marathon. Celui-ci, ça fait des années que je l’ai dans la mire, et
il y a toujours une ou des bonnes raisons de ne pas le faire. Mais là de la chnouttte j’y vais-je me lance
vers mon 8e marathon. Celui des Deux-rives SSQ Lévis-Québec. Mais ce n’est pas tout il y a
un un ultramarathon de 50km The North Face Endurance Challenge à Blue Mountain
en Ontario à la mi-juillet. Oui, oui, je le refais cette année, et il sera suivi
le lendemain du 21km. Oui, oui je fais
un duo de course, pour un total de plus de 70km en 2 jours. Et après le Marathon de Québec je repartirai
à la conquête d’un autre ultramarathon, et non le moindre, le 50km de UltraTrail du Bout du Monde en Gaspésie, 4 semaines après.
En terminant,
je vous invite à visionner deux entrevues que j’ai faites à Ottawa. La première a été faite la veille et la
seconde quelques minutes après mon arrivée au marathon. Dans cette dernière vous pourrez me voir au
naturel (ça débute à 3min14)
It's not a
race, it's a marathon!
Un kilomètre
à la fois… et je poursuis mon chemin, en
inspirant sur mon passage.
Marly ;-)
La course
pour moi c’est la VIE… c’est MA vie… :-)