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Fière d'avoir fait le 55km du Bromont Ultra!!! |
Alors que je grimpais, plus en mode escalade qu’en mode course… le gars devant moi me demande… et puis Marly as-tu une idée de ta première
phrase pour ton prochain blogue…???... à
ce moment-là, ça aurait été : «lundi matin je vais m’inscrire à un cours
d’escalade»… c’est que dans le tout
début de la course, nous devions utiliser une corde afin de nous aider à
grimper dans la piste, et ainsi nous rendre au sommet!
Mais en cours de route c’est devenu «Bromont Ultra, tu m’en
fais voir de toutes les couleurs»… et ce
pour de multiples raisons.
Dans un premier temps je veux revenir sur le avant… avant le départ… donc, bien avant mon arrivée!
Avant…
Voici dans un premier temps mes pensées et mes écrits
d’avant la course…
Avant c’est la
fébrilité, l’angoisse, le stress, le «taper», le bout plate… ce que j’aime le moins de la course… moi j’aime courir, et m’entraîner à n’en plus
finir… j’aime prendre le départ de la
course avec toute sa fébrilité, l’ambiance de la ligne de départ… j’aime franchir les km et les km de l’ultra,
même si ce n’est pas toujours facile…
j’apprends énormément sur moi, sur la vie, sur ma vie à moi pendant ce
périple, pendant ce que j’appelle mon chemin de Compostelle à moi… mais ost** que j’aime pas les 2 semaines
avant… et même encore plus les 2
journées avant… ce moment-là où le doute
s’installe… je me sens perdu,
désorienté, peut-être est-ce simplement le manque d’entraînement des derniers
jours, entrainement qui apporte l’équilibre à ma vie, qui pour moi est tout
aussi nécessaire que manger et dormir et passe avant même de me laver… ça, c’est une blague, mais si peu. M’entraîner
c’est essentiel à ma vie à moi… certains
me jugent, car je cours beaucoup, je cours après quoi c’est une question qu’on
me pose régulièrement… je cours après
mon bonheur, je cours après mon équilibre, je cours pour moi «that’s it»… je ne vous demande pas de courir autant que
moi, je ne vous demande même pas de courir…
mais svp respectez mon choix à moi de courir à en perdre haleine!
Je vous écris comme ça sort, je me relis un peu, mais je
tente le plus possible de ne pas changer l’essentiel, de vous faire vivre
comment moi je me sens au moment où j’écris ces mots… où j’écris ces lignes… ça sort un peu tout croche, avec plus ou
moins de cohérence parfois… mais c’est
comme ça que ça sort, avec toute ma spontanéité.
Dans le noir de la nuit
Vers Bromont nous allons
Coureuse fébrile
5h35 dimanche matin, on prend la route… la route vers Bromont… vers mon Bromont Ultra… 55km…
mon dernier et ultime objectif de 2015…
aussi, probablement celui qui me permettra de prendre des décisions pour
2016. Ce sera l’occasion de passer du
temps seule avec moi-même, loin du brouhaha du quotidien. Dans une telle course, je me retrouve souvent
seule et c’est bien parfait ainsi, pas de pression, ne pas essayer de suivre,
ne pas avoir l’impression d’attendre.
Être à mon rythme à MOI. Celui
qui me convient à ce moment-là!
Signal de départ
Les coureurs s'élancent
Km en vu
Je ne vais pas vous décrire le parcours de mon 55km
kilomètre par kilomètre… ce n’est pas
moi ça… mais je vais vous livrer comment
je l’ai vécue moi et moi seul… et aussi
seule… car cet ultra je voulais le faire
seule avec moi-même, meilleure partenaire…
j’avais besoin de ce moment pour moi…
pour me centrer, pour me recentrer.
J’ai beaucoup de projets en cours, je veux être certaine d’être dans la
bonne direction… être dans ma direction
à moi. Tous ces projets je veux les
faire pour moi et pour moi seule… par
pour épater la galerie, par pour plaire aux gens… pas pour Pierre Jean Jacques… juste pour moi… pour réaliser quelque chose… et réaliser quelques rêves que je caresse
depuis des années pour certains. Et on
dirait que depuis le début de l’année 2015 les étoiles sont finalement alignées… certains projets sont déjà entamés, d’autres sont
sur la table à dessin, alors que certains mijotent encore dans ma tête. La vie et la course placent des personnes
merveilleuses sur mon chemin. Certaines
de ces personnes m’aident à orienter mes projets, parfois même sans le savoir.
Pendant mon 55km, j’ai pris le temps… le temps de respirer l’air frais, de profiter
des paysages… et dès le premier ravito j’ai décidée de partager mon expérience
«live» sur mon FB… Les Aventures de
Marly en direct… je savais que plusieurs
me suivaient!!!
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Ravito du 18e km... tout va bien... je poursuis!!! |
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24km je me recharge |
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En direct de LA montée du 29e km... besoin d'un petit boost!!!! |
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Photo prise au 32e km... je «match» avec le champ de fleurs! |
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Ravito du 36e km je repars... qq crampes au km 32...
là mes jambes commencent à souffrir...
mais le mental va bien!!
Run Happy
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Moins de 7km à parcourir... marche/course... jambes en feu... moral A1 |
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Ça monte en ta*** |
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Et encore |
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Et encore plus |
Continuer à enfiler les km, malgré la douleur dans mes jambes… car il n’était pas question d’abandonner, je suis une battante… je veux montrer que rien ne vient sans effort… que tout est possible… même pour une fille bien ordinaire, de faire un ultramarathon en montagne. Cette force que je puise tout au fond de moi me servira un jour, j’en suis certaine, car maintenant je sais que je suis forte.
Franchir l’arrivée…
À mon arrivée je suis bien contente que ce soit
terminé… je suis FIÈRE d’avoir franchie
«enfin» la ligne d’arrivée… 9h24 après
mon départ… c’est long longtemps… et ma première pensée… je suis tellement contente de ne pas avoir
fait le 80km… d’avoir résisté à la
tentation de m’inscrire à cette distance qui me fait de l’œil. Je viens encore une fois d’en avoir la
confirmation, je ne suis pas prête pour une telle distance. Je suis fière d’avoir respecté le «feeling»
que j’avais après mon ultra à Blue Mountain en juillet dernier. Cela malgré quelques questionnements par la
suite… faire ou ne pas faire le
80km… fiouuuu… car j’en ai eu bien assez de mon 55km, qui
était de plus de 55km comme toute course de trail. Ceux qui font des distances plus longues ont
toute mon admiration, chapeau, vous êtes inspirant.
Aussi,
après 2 ultras de plus de 50km en 12 semaines, j'en viens à la conclusion que
c'est le max que je peux faire... tout en gardant du plaisir. C'est mon max à
moi ;-)
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Bonheur de franchir la ligne d'arrivée |
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Trouver la force de courir le dernier km pour franchir l'arrivée |
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Remise de LA médaille |
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Aller au bout de soi |
Insatisfaite malgré tout…
Suis-je une éternelle insatisfaite…???... en passant cela n’enlève rien à la fierté que
j’ai d’avoir fait les 55km de l’épreuve, car oui, pour moi c’était une
épreuve… serais-je un jour tout à fait
satisfaite…???… et je ne parle pas seulement
de chrono en disant ça… je trouve qu’encore
une fois j’ai beaucoup trop marché… je
dois trouver pourquoi ou plutôt comment y remédier… pourquoi jusqu’au 36e km tout va
relativement bien, voir même très bien par bout… sauf une méga crampe au 32e
km… et qu’ensuite tout semble basculer
et mes jambes sont très douloureuses… pourtant
je sentais que mon énergie était bien présente, probablement ce qui m’a aidée à
conserver mon sourire!
Parlant de mon sourire…
je dois avouer, me confesser, que bien non il n’a pas toujours été avec
moi… voyons, on parle ici d’un ultra,
d’une course que j’ai pris près de 9h30 à compléter… mais où est-ce que je l’ai perdue…???... dans la dernière grosse montée de la
montagne… ça devait bien faire la 4e
fois qu’on la montait… ou si c’était
trois… peu importe… je ne suis pas une grimpeuse, mais bien une
coureuse… alors quand je ne cours pas
depuis un certain temps ça mine un peu mon moral… et après la dernière descente dans une piste
de ski alpin double-losange mon sourire était tout près d’être invisible… ben non ce n’est pas l’fun tout le long un
ultra… mais je n’ai pas sombré dans le
«dark side of the moon» comme ce fût le cas pour moi l’an dernier lors de mon
65km de l’uthc!
Un grand constat… je
n’endure pas la douleur… courir avec le
mal aux jambes, faire comme si la douleur n’y était pas… non, je ne suis pas capable… j’ai beau essayer, je n’aime pas avoir
mal. Je n’arrive pas à la gérer cette
douleur, à la faire taire, à la mettre de côté, on dirait qu’elle prend le
dessus et m’empêche de focusser sur mon objectif. Elle vient gâcher le party.
Ce que j’aime par-dessus tout de la trail… des ultras…
c’est que ça te permet de faire de belles rencontres, de partager quelques
km en placotant avec d’autres coureurs…
je n’ai pas passé tout mon temps seule…
juste assez.
Constats
Je pars trop vite
Je n'aime pas vraiment grimper des pentes de ski
Je déteste descendre des pentes de ski double-losanges
J'aime les beaux petits sentiers «roller-coaster»
J'aime courir
Je marche parfois plus vite que je ne cours
Repos
Ralentir
Récupérer
Repartir
Il parait qu’on est plus fort que ce que l’on croit… disons
qu’hier et encore en ce lendemain, j’en doute…
je suis encore sous l’émotion, la fatigue et surtout toute courbaturée!
Je ne dis pas plus jamais je ne ferai… mais je dis que je ne me sens pas prête à
plus… et là maintenant, je n’ai pas
d’ultra en trail au menu en 2016… mais
oui, je laisse une porte ouverte… la
possibilité… mais je laisse aussi une
porte ouverte à ne pas en faire… mes
objectifs de début de saison sont clairs dans ma tête depuis déjà quelques
semaines… mais là premièrement je prends
un repos… un repos actif dans mon cas,
car l’inactivité ne me va pas bien du tout…
physiquement et mentalement…
ensuite je reprends la route…
oui, oui la route comme dans course sur route… je reprends les intervalles… et aussi la diversification dans mes entraînements… mes 2 premiers «vrais» objectifs de 2016 sont
le Demi-Marathon de la Banque Scotia à Mtl à la fin d’avril et le Marathon
d’Ottawa à la fin de mai. Pour m’y
rendre je prendrai le départ de quelques courses de courtes distances… je dois travailler ma vitesse... et non je ne vise pas l’élite… je vise à me dépasser moi pour moi… le goût de revivre l’adrénaline de la vitesse… et honnêtement, présentement je n’ai pas le
goût de courir pendant 10h!
Au lendemain…
Ce matin... le jour d'après... un mot, cinq lettres...
REPOS!! Je suis courbaturée comme jamais... un bon café, mon ordi et le début
de la rédaction de ma chronique pour mon blogue!!! Voilà le message que j’écris sur mon
Facebook. Je n'ai pas d'autre choix...
sérieux je ne me souviens pas d'autant de courbatures... en 4 ultras et 6
marathons... je crois que c'est une première...
Tomber
Se relever
Encore
Marly the PINK Run’Her :-)
La course pour moi c’est la VIE… c’est MA vie… :-)